Bon, pendant ma longue absence, regrettée par tous (sisi, je le sais), il s'est passé pas mal de choses. Non, je vous arrête tout de suite, miniplume ne fait toujours PAS ses nuits, faut pas rêver. Elle se réveille toujours au moins deux fois par nuit, il est toujours impossible de la coucher sans qu'elle ait été endormie au préalable par des bercements ou, mieux, par l'un de mes nénés magiques (voire les deux, tiens). Nous avons essayé, pourtant, de la coucher, encore éveillée, aux premiers signes de faiblesse, mais non, mademoiselle chérie ne veut pas qu'on la pose dans son lit. Résultat: beaucoup (trop) de cododo, un papa qui commence à craquer nerveusement, et une maman fatiguée et un peu déprimée. Ceci étant dit pour que vous compreniez un peu mon état mental de fatigue intense, et de craquage intemperstivement possible.
Fin de la grosse parenthèse.
Je voulais vous parler, en fait, des nouvelles habitudes alimentaires de ma bichette. Nous avons depuis un bon mois maintenant commencé la diversification. Et ça ne coule pas de source.
Tout d'abord, comme toute maman qui se respecte et surtout qui a des principes pré-partum, je me suis dit que quand je commencerai la diversification, je baby-cookerai des légumes frais bios achetés au marché à mon petit ange, qui dégustera tout cela en ouvrant des yeux grands comme des soucoupes, et en se léchant les babines, devant un tel délice, tandis que je verserai une petite larme de bonheur devant un tableau si attendrissant. En fait, non. Déjà, entre-temps, y'a eu Fukushima et nos légumes, bios ou pas, se sont récolté une petite parcelle supplémentaire de bon nucléaire. Ensuite, cette vision de rêve, c'était sans compter la flemme, la pénurie de produits bios dans mon supermarché, la flemme, le manque d'idées, la flemme, le mini appétit d'oisillon de ma fille et... la flemme. En gros.
J'ai quand même testé, maison, la purée de carottes, de courgettes/pommes de terre, de patate douce, compote de pomme et pomme/banane. Et d'autres ingrédients attendent dans mes placards... Depuis, j'ai découvert les petits pots (et je les prends bio, surtout parce que c'est dans ceux-là qu'il y a le moins d'ajouts) et, je dois avouer que pour une flemmarde ou une, allez, le mot est lâché, paresseuse comme moi, c'est bien pratique. Et j'ajoute que je suis tellement tête en l'air que bien souvent, je n'ai rien dans mes placards pour faire la cuisine à la bichette.
Bon, du coup, j'alterne entre le fait maison et le réchauffé maison. Ma bichette ne semble pas faire la différence, elle me crache à la figure tout ce qu'elle peut.
Au départ, c'était plutôt soft. Disons qu'elle ouvrait une bouche si petite ("Vous connaissez les grenouilles à grandes bouches?" - "Y'en a pas beaucoup par ici") qu'une infime quantité de carottes y entrait et ainsi, une infime quantité en ressortait, de préférence rapidement, et en mode vaporisateur "prffffrrrrrt". Finalement, avec le recul, c'était pas si terrible. Le bavoir avait quelques traces mignonnes de carottes, rien de bien méchant.
Notez bien que le nounours du bavoir mange également de la carotte, la preuve que c'est vraiment délicieux.
Ce qui m'inquiétait plus, c'était le fait que ma bichette ne mange pas grand-chose. Une cuillère à café, et encore, parvenait dans son gosier, mais guère plus, ensuite, elle scellait ses lèvres, et plus moyen de lui faire déguster ma bonne purée maison de carottes biologiques. Damned.
Entre parenthèses, je finis par me demander comment un bébé peut-il être aussi différent de moi: j'adore dormir, elle nous réveille chaque nuit que Dieu fait. J'adore manger, elle boude ses plats. J'adore les câlins, elle... ah non, ça, elle aussi.
Bref, j'avais un peu peur qu'elle n'aime pas manger. Le lendemain, ce n'était pas mieux. Et puis, quelques jours plus tard, autre tentative et cette fois-ci, deux à trois cuillères ont pu passer le barrage. C'était gagné.
Je dois dire, quand même, que la compote de pommes a subi le même rejet, mais moins longtemps. Enfin, ne nous plaignons pas, une semaine, c'est pas la mer à boire.
Et puis, il y a eu l'épisode dit traumatique des dents. Eh ouais, ma bichette, elle a DEUX dents. Et TOC! La preuve en image un autre jour (c'est ultra galère de lui faire ouvrir la bouche).Et là, refus catégorique d'ingérer quoi que ce soit (à part mes nénés, mais à ce niveau là, ce n'est même plus de la passion, c'est de la fusion, pure et simple, je lui appartiens).
Ah, et en plus des dents, puisqu'on aime bien enchaîner, y'a eu la rubéole. Oui, oui, la rubéole, alors que, je vous le rappelle, ma fille n'est pas encore gardée, je n'ai même pas de nounou (pas la peine de remuer le couteau dans la plaie, hein, je me demande assez comment je vais bien pouvoir me démerder).
Bref, l'appétit a déserté dix jours et à son retour, elle n'était plus la même, la bichette. Elle était devenue une ogresse, ou, comme j'aime l'appeler, une Burgonde.
Vous voyez les Burgondes, dans Kaamelott? Bah, ma fille, elle pourrait leur faire honte. Elle pète, elle rote, elle crotte, et elle fait ça en vous regardant dans les yeux avec un petit sourire malicieux qui me fait, personnellement, totalement fondre. Et elle mange comme ce peuple germanique.
Voyez plutôt:
Et vas-y que j'te tiens la cuillère comme une pelle, et vas-y que j'm'en mets partout. Notez-bien: dans et sur la bouche, dans et sur le nez, dans et sur l'oreille, dans et sur les yeux/sourcils/cheveux, dans et sur maman. Bon, là, j'ai coupé pour que vous ne puissiez pas la reconnaître, mais sachez qu'elle a les yeux les plus beaux qu'on puisse imaginer (et tout le monde me le dit) et qu'elle a le plus joli minois qui existe. Rien que ça, sans parler de son intelligence hors du commun et de la douceur légendaire. Oui, là, ça ne se voit pas, mais croyez-en la maman que je suis, ma fille, est est trop de la balle.
Bon, en tout cas, le retour à la bouffe s'est déroulé dans la bonne humeur et dans une joie de croquer retrouvée.
Et pour fêter ça, j'ai décidé de me remettre à lui faire des purées maison. Quand je la vois manger avec tant de bonheur, je me dis que ça vaut bien le coup d'éplucher trois carottes.