Derrière ce titre accrocheur, qui aurait tout aussi bien pu être "moi, la M.I.L.F", se cache en réalité un article sur les méfaits de la grossesse combinés aux méfaits de l'inactivité physique (et cérébrale), auxquels s'ajoutent bien entendu les méfaits de la déprime post accouchement pré reprise du travail, le tout appliqué au corps de la femme.
Vous l'aurez compris, je vous parle aujourd'hui de mon corps en bad trip, après vous avoir conté mes chagrins.
La grossesse, ça a comme qui dirait défoncé mon corps de déesse. Avant de tomber enceinte, j'avais fait un régime ultra équilibré à base de PoPOpOPoooo de protéines et protéines + légumes, phase d'attaque, de croisière (les connaisseuses auront vite reconnu la célèbre méthode du "prof" Dudu pour les intimes, et pour les autres, de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom-surtout-maintenant, de Dukan, quoi.). N'empêche, ultra efficace, 18 kilos perdus en quelques mois. Bon, faut aussi dire que je débutais ma carrière de prof, et les premiers mois ont ressemblé à s'y méprendre aux premiers mois d'une grossesse-gueule-de-bois: crevée/déprimée tous les soirs, à ne rien manger, et gerbe tous les matins. Sympa pour garder la ligne, je vous l'accorde.
Bref, mon corps en a un peu bavé, mais il en avait besoin, car ces 18 kilos étaient en trop (bon, j'aurais pu n'en perdre que 15, mais c'est déjà énorme).
Et puis, la grossesse, moi, j'en étais fière, heureuse, et je crois bien que j'ai tout fait pour que ça se voit. Et vas-y que j'me gave, et vas-y que j'te sors le ventre, et vas-y que j'ai pris 5 kilos en un mois (outch).
Et vas-y que j'te prends 25 kilos en neuf mois... Ma fille n'en pesait que 3.4, qu'est-ce que j'ai foutu avec ces 21.6?
Bref, fin de grossesse avec un ventre énorme, et devinez ce qui craque dans la dernière ligne droite (à part mes pantalons)? Les vergetures. Florence Foresti parle de la carte routière, Mappy, sur les seins, bah moi, la carte routière en relief était sur mon ventre. Marqué, le corps.
Du coup, en fin de grossesse, alors que j'avais vraiment apprécié toute cette période, que j'ai eu une grossesse épanouie, que je n'ai pas été malade (bon, ne criez pas au scandale, j'ai aussi eu mon lot de trucs chiants), que j'ai adoré être enceinte, et que j'étais zen et confiante, j'ai eu un petit coup de stress: mon corps, mon petit corps de jeune fille, vais-je le retrouver? La réponse étant évidemment non, j'ai eu comme des sueurs froides. Voilà, c'était ça, il fallait l'accepter. J'ai été très mince, j'ai grossi, puis remaigri, mais tout était possible. Et puis, j'ai été enceinte. Et mon corps a été marqué: mes hanches se sont encore élargies (pourtant, j'avais déjà de belles hanches), mes seins ont explosé (pourtant, j'avais déjà une poitrine plus que généreuse), sur mon ventre s'est dessinée l'histoire de ma grossesse.
J'ai trouvé ça hyper dur, de se faire à cette idée que, quoi que je fasse, plus rien ne serait jamais comme avant. Bien sûr, je m'étais préparée à la fin de ma tranquilité psychologique, je savais que je m'inquiéterais toujours pour ma bichette, mais je n'avais pas réalisé que physiquement, ça allait avoir un tel impact. Une nouvelle femme, dedans comme dehors. Et puis, j'ai accepté.
Et puis l'accouchement, l'émotion, l'effervescence, et toutes ces questions corporelles ont été un peu (et c'est un doux euphémisme) mises de côté. A vrai dire, tout le monde n'avait d'yeux que pour ma bichette, et moi aussi. C'est bien normal, un bébé, c'est toujours extraordinaire, et la mienne, encore plus... Je vous ai déjà dit qu'elle était exceptionnelle?
Enfin bref, durant les huit derniers mois, et même un peu avant la naissance de miniplume, je n'ai pas pris soin une minute de mon corps.
Bilan: fringues qui ne me vont plus, mais alors plus du tout du tout, cheveux qui arrivent presque aux fesses et qui tombent par poignées entières (et c'est flippant), jambes, maillot et dessous de bras envahis, peau sèche, etc... Tableau idyllique et sexy en diable, non?
Et en même temps, pendant les quelques mois qui viennent de s'écouler, je ne parvenais à pas trouver le temps de m'occuper de moi. Et ça ne m'intéressais pas, d'ailleurs. Tout tournait autour de ma bichette, vêtements, musique, loisirs, etc... Bon, ça, ça continue, et c'est bien mon plaisir, mais je commençais à disparaître, derrière tout ça. Mais c'est vrai qu'avec un bébé, s'acheter des habits, c'est pas évident. Et même, juste prendre une douche, parfois, c'était compliqué. Sans parler de trouver des fringues décentes sans traces de vomi/lait...
Et puis, ma fille, elle a besoin d'attention. De beaucoup d'attention. En fait, je ne sais pas si c'est une B.A.B.I., mais elle y ressemble beaucoup. Elle dort très très peu, a beaucoup de mal à s'endormir (et ne s'endort pas seule); mais en plus, elle a du mal à aller dans les bras de personnes qu'elle ne connaît pas (en mode hurlements ininterrompus). Bref, je n'ai jamais osé aller chez mum&babe, même si j'en ai toujours eu envie.
Si je vous raconte tout ça, c'est parce que j'essaie de lutter contre depuis quelques semaines. Mais, on en revient là, c'est pas facile de s'acheter de nouvelles fringues quand on ne sait plus quelle taille on fait. Et puis, il faut trouver la bonne coupe, et quand on se trouve grosse, c'est franchement pas évident, et même plutôt déprimant. J'ai écumé pas mal de magasins, j'ai essayé des dizaines de pantalons, de hauts, de robes, et à chaque fois, je constatais que mon nouveau corps se rebellait et n'acceptait pas facilement mes choix vestimentaires.
Jusqu'à cette semaine. D'habitude, je n'aime pas les soldes, je trouve qu'il y a trop de monde, qu'il n'y a jamais rien de bien, et en général, quand je me laisse tenter par des habits, c'est surtout parce qu'ils sont soldés mais ils ne me vont pas. Mais voilà, je pars en vacances ce soir, et vraiment, je n'avais plus rien à me mettre.
Je me suis donc prise par la main, et hop! dans les magasins.
Première étape: les courses avec maman. Au départ, d'ailleurs, elle voulait juste me montrer un joli magasin de vêtements pour ma miniplume. Et puis, le magasin était momentanément fermé, donc en attendant, on est allées faire un tour dans une jolie boutique qu'elle connaissait. Et là, le miracle, j'étais inspirée, elle aussi, j'ai trouve eux robes sublimes, estivales, vraiment mimi. La machine était lancée.
Le lendemain, j'ai foncé dans le grand magasin à côté de chez moi, et comme ce n'était pas celui dans le centre de Paris, mais bien excentré au contraire, il n'y avait pas beaucoup de monde.
Le démarrage a été difficile: j'ai essayé une dizaine de pantalons, aucun n'allait, je me sentais affeuse, grosse, et j'avais honte de moi, physiquement. Et puis, je suis allée voir une marque qui est assez chère, assez chic, et plus dame que jeune fille. C'était ça, qu'il me fallait, en fait. Et là, j'ai trouvé mon bonheur: trois pantalons très beaux, plutôt moulants, moi qui ne m'habille jamais comme ça. Le coup de coeur, l'inspiration. Le déclencheur...
Après, je ne sais plus ce qui s'est passé, j'ai perdu tout contrôle de moi-même, et dans un tourbillon de foliiiiiiie j'ai acheté, acheté, acheté.
Donc, bilan des achats: trois pantalons, deux sous-tifs (je n'en pouvais plus de traîner le vieux sous-tifs en coton blanc d'allaitement, plein de taches de lait, d'ailleurs), un tee-shirt, un gilet, des chaussures, et un sac en cuir.
Et PUTAIN QUE ÇA FAIT DU BIEN!
Je crois, en guise de conclusion, que je commence à accepter une certaine réalité, mais il me faut beaucoup de temps pour ça: j'ai changé, j'ai grandi (non, pas en hauteur, malheureusement), et cette idée commence à faire son chemin. Je ne suis plus une jeune fille, je suis une maman et une femme. Ou une femme et une maman. Les deux, c'est inextricable. Et c'est un vrai bonheur.
Prochaine étape: les cheveux et les poils. Je ne suis jamais allée chez une esthéticienne, je crois qu'il serait grand temps que je découvre!