**** Attention, digressions à gogo inside ****
Comme beaucoup, au départ, je n'avais pas envie de lire Harry Potter. Trop de succès, et puis, c'est pour les gamins. Une très bonne amie lisait les bouquins, et un été, alors que je n'avais pas de lecture prévue, je lui ai demandé de m'en prêter un (deux ou trois tomes étaient sortis). Révélation, pour moi. J'ai adoré, cet univers magique, drôle, sombre, merveilleux. Si plein d'imagination. Aujourd'hui, je ne vais pas vous écrire de critique sur la saga de J.K. Rowling, mais quand même, je voudrais dire que c'est très bien écrit. Et honnêtement, c'est rare, surtout dans ce genre de romans. C'est-à-dire que, même quand le sujet est intéressant, souvent, le style pèche (et pas qu'un peu). Je ne suis pas spécialiste, loin de là, mais j'ai quand même quelques points de comparaison, et le plus probant est Twilight, de Stéphanie Meyer. Bon, je ne voudrais pas me faire d'ennemi(e)s, alors je ne développerai pas trop (et puis, j'en n'ai pas envie, et na!) mais j'ai lu les quatre tomes (j'aime bien finir quand j'ai commencé quelque chose) et ça va de mal en pis. Le premier, passe encore, l'histoire est franchement alléchante, et on se prend facilement à l'histoire. Le style est déjà un peu léger et énervant, mais on peut passer outre. Après, ça se gâte, et le dernier tome est franchement indigeste. Bon, je m'excuse de dire ça, ça fait un peu snob et c'est hors sujet, mais j'utilise toute l'argumentation possible pour mettre en valeur mon chéri, Harry Potter. Dans le genre critique littéraire, j'aurais beaucoup de succès actuels à dégommer par ma critique acerbe (et là, j'me la pète alors que pfiuuuuu!), mais peut-être devrais-je ouvrir une nouvelle rubrique, genre "J'ai lu" (j'y pense) ou "Mes plus belles critiques de bouses" (bon, là, j'y vais un peu fort!). Non, et puis, je dis bouse, mais j'ai quand même lu, et j'ai dépensé mes sous pour les acheter neufs, et personne ne m'a forcé (et j'ai même regardé les films Twilight). Jetez-moi la pierre, now.
Fin du Hors-Sujet. Tout ça pour en venir au fait que J.K. Rowling, bah, je l'admire beaucoup, et Harry Potter, c'est une réussite. J'ai donc lu TOUS les livres de la saga, et à ce propos, les deux derniers livres sont (un peu) moins biens (vous voyez, même HP tombe dans ce travers). Mais bon, j'ai A-DO-RE et je me suis bien sûr précipitée au cinéma voir chacun des films. Enfin... chacun? C'est-à-dire que non, je n'ai pas vu au cinéma ce Harry Potter dont je vais vous parler. Oui, mais je l'ai vu chez moi, je ne vous livre pas une critique d'un film non vu! Et chez moi, j'ai une immense télé, cadeau de mes beaux-parents, alors, c'est presque comme au cinéma (sauf quand on doit baisser le son pour ne pas réveiller ma bichette...). Pas vu au cinéma car il est sorti fin novembre, et ma bichette est née début novembre. Pas moyen de la confier, même pour aller voir mon héros préféré au cinéma.
Bref, la semaine dernière, je me suis décidée et j'ai embarqué le papa de bichette, tant qu'à faire, à regarder cet avant-dernier épisode.
Le Pitch, pour commencer:
Ne comptez pas sur moi non plus pour vous faire un résumé des épisodes précédents, je suis déjà assez hors-sujet comme ça. Sachez quand même que ATTENTIOOOOOOOOOOOON SPOILER!!!! (on ne sait jamais) dans l'épisode précédent, Dumbeldore, le grand sorcier directeur de Poudlard-Hogwarts a été tué par Severus Rogue-Snape (peut-on m'expliquer pourquoi les noms changent de l'anglais au français?), sous les yeux d'Harry Potter, tandis que Voldemort, le grand méchant sorcier, était revenu et avait retrouvé ses partisans nombreux. Enfin, toute la ville était aux mains de Voldemort, y compris le Ministère de la Magie.De plus, Harry et ses amis ont découvert que Voldemort avait séparé son âme en sept Horcruxes (objets maléfiques), y compris son propre corps.
Dans cet épisode, tout le monde se prépare à la grande guerre qui va opposer Voldemort et ses partisans, et les autres. Classique opposition du bien et du mal, en somme. Au début du film, tous les héros sont réunis pour célébrer le mariage de l'un des frères de Ron, Bill Weasley. Mais très vite, la cérémonie dégénère et des "Mangemorts" viennent pourrir l'ambiance (les enfoirés!). Harry Potter décide de partir à la recherche des Horcruxes, aidé de Ron Weasley et d'Hermione Granger, ses fidèles amis, et ils vont tenter de trouver comment détruire tous ces Horcruxes contenant l'âme (noire) divisée de Voldemort, de manière à éradiquer le mauvais bougre de la planète définitivement.
Ce que j'en pense, comment ça se passe, tout ça:
L'histoire n'est pas évidente. On ne comprend pas toujours tout, même quand on a lu le livre. Le film est simplifié, bien sûr, mais l'univers créé par Rowling est quand même sacrément complet et tordu, donc certaines nuances m'échappent, personnellement. Mais bon, ça n'en rend la Saga que plus mystérieuse.
Dès le début, l'ambiance, sombre sombre sombre, est posée. Les héros ont grandi, et ça se voit. On n'a plus du tout l'humour bon enfant des premiers épisodes, c'est du sérieux, là, le monde est en danger. D'ailleurs, le monde réel est attaqué, lui aussi, par les Forces du Mal.
Hermione, pour protéger ses moldus de parents (les loosers!) est obligée de s'effacer totalement de leur mémoire. Plus de fille, plus de photos avec elle, plus rien. C'est assez émouvant de voir les souvenirs s'effacer des mémoires et des cadres photographiques.
Harry, assombri par la mort de Dumbledore, est plus grave que jamais.
Quant à Ron, il se montre amoureux d'Hermione, et il garde son potentiel comique, du moins au début du film.
Malgré ce lourd climat, une scène très amusante - et très réussie - se produit durant les premières minutes: comme Harry est activement recherché, en tant qu'ennemi number one de Voldemort, les membres de l'Ordre du Phoenix (la Résistance) et les amis d'Harry vont lui venir en aide. La moitié d'entre eux doit se faire passer pour Harry, ils vont donc boire une potion appelée Polynectar et se métamorphoser en Harry. Très très drôle.
Malheureusement, cette aventure va tourner au drame puisque l'un des accompagnateurs des faux Harry va trouver la mort. Et toc, le film commence bien.
J'arrête ici pour ne pas vous raconter tout le film.
Dans ce film, contrairement à ce qu'on a l'habitude de voir dans un Harry Potter, tout va lentement. Non, j'exagère, mais tout va plus lentement. Quelques scènes sont exaltantes (la géniale "visite" du Ministère de la Magie, la baston avec un gros serpent (Nagini), la scène où lnos héros sont emprisonnés par des Rafleurs...). Mais une grande partie du film tourne autour de la recherche des Horcruxes. Harry campe avec Hermione et Ron (même si celui-ci a quelques problèmes de jalousie) dans divers endroits, tout en réfléchissant aux lieux où pourraient se cacher les Horcruxes. Le papa de bichette m'a dit "on dirait Les Randonneurs". Oui, bon, si on veut... Moi, je trouve plutôt que ces scènes ressemblent à des scènes du Seigneur des Anneaux, avec Harry dans le rôle de Frodon, et Hermione dans celui de Sam (le Hobbit Joufflu, comme le nomme l'affreux Gollum). Et surtout, avec de grands paysages impressionnants, à dominantes vertes, bleues, grises, mis en valeur par de longs panoramiques (aaaah ça, ils aiment les panoramiques). Moi aussi, j'aime ça, d'ailleurs.
En fait, en repensant à toutes les scènes du film, je me rends compte que j'ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé. On y trouve de tout, de l'action, de l'amour, de l'émotion en pagaille...
Moi, je suis super émue par Ron, par exemple, le jaloux de service, maladroit, et amoureux. Et plus on avance dans la saga, plus les personnages sont attachants.
Et puis, on a des trouvailles bien sympas, dans le film: un petit bijou, la scène d'animation qui illustre le conte de Beedle le Barde, lu par Hermione, Le Conte des Trois Frères, qui parle des Reliques de la Mort, celles qui donnent son titre au film. Ce petit bijou, réalisé par Ben Hibon, fait penser à certains films de Tim Burton (genre Corpse Bride/Les Noces Funèbres, par exemple) résout de manière admirable la problématique de l'adaptation, de l'histoire dans l'histoire: on change de format, on change d'image, mais on garde un pied dans l'histoire principale puisque c'est Hermione le narrateur. Délicieux petit film, à la fois cruel et avec une morale, comme tous les contes.
Vous l'aurez compris, je trouve que cet avant-dernier épisode de la saga Harry Potter est une réussite. D'aucuns pourront critiquer sa lenteur, moi, je la qualifierais de lente maturation. On y trouve, outre une palette d'émotions, de très belles images, des personnages plus humains, paradoxalement, et plus travaillés. A l'ordinaire, je suis toujours un peu frustrée, le film passe trop vite, je n'ai pas eu le temps de profiter des personnages, il manque telle ou telle chose, mais dans ce film, non. Ce qui m'interroge finalement sur l'utilité de couper l'épisode en deux longs films plutôt qu'un seul. Choix très judicieux, à mon avis, ici, et qui aurait pu avoir des avantages pour certains des précédents.
Une belle préparation au très attendu final de la Saga, dont je vous livrerai la critique dès que j'aurai trouvé le temps de retourner au cinéma (et de le voir en VO et en 3D, comme tout fan qui se respecte).