Le jeu auquel joue ma fille en ce moment est légèrement agaçant. Vous savez, ce jeu du "ni oui ni non"? Elle a créé une variante: le "et oui et non". Le principe est simple: tout refuser en bloc, et tout vouloir en bloc. Le but avoué est de faire craquer les parents le plus rapidement possible, et si c'est dès le réveil, c'est encore mieux.
Comment ça se joue? C'est bien simple: il suffit de dire "NOOOOOOOOOON" de manière appuyée, avec de la colère et des larmes, si possible (mais qui se calment instantanément dès satisfaction); une fois que le "non" a été bien asséné, en rajouter une couche en demandant mille choses à la fois.
En pratique: "NOOOOOOOOOOOOOOOON pas le body, je ne veux PAS le body, mais NON, mais NOOOOOOON, nononononon!!!". Puis: "Je veux le doudou, je veux le bonhomme, je veux du pain, je veux un gâteau, je veux jouer, je veuxjeveuxjeveux." Puis: "NOOOOOOOOOOOOOOOOOON je veux PAS manger, non."
Le résultat n'est pas long à obtenir: les parents s'arrachent les cheveux et ils laissent filer du bout des lèvres, pas trop forte "mais qu'elle est ch....; mais quel petit démon; raaaaaaaaaaaaaaaah; j'en ai maaaaaaaaaaaaarre".
Bref, je vous le donne en mille: ma bichette est dans une jolie phase d'opposition. C'est un peu rude, parce qu'on ne sait pas bien comment réagir. Déjà, je n'ai pas acheté de bouquin, là-dessus (je veux dire, pas de solution miracle, mais pour bien comprendre ce qui se passe). Rester calme et doux (oui, je me doute plutôt que s'énerver et crier)? La punir? La forcer?
Pour l'instant, on lui laisse le champ un peu libre: si elle refuse le bain, on ne la force pas sauf si c'était le cas la veille. Voire l'avant-veille.
Pour les repas, pareil, si elle ne veut pas, on ne la force pas, a priori. Par contre, on ne lui propose pas forcément autre chose, enfin ça dépend. Mais de toute façon, elle s'est généralement gavée de pain à un moment, et elle ne refuse jamais le lait. Le pain, les gâteau, ça a bien diminué depuis qu'elle est en crèche, et c'est tant mieux: autant de mauvaises habitudes de grignotage à éviter. Mais quand elle rentre, elle veut du pain, et on craque parfois. Surtout, ça peut aider à manger la purée (on met des petits bouts de pain dedans). Je ne sais pas si c'est bien d'user de subterfuges pour la faire dîner.
Pour s'habiller, elle reste souvent en tenue d'Eve pendant un bon moment, mais il commence à faire froid, alors on essaie de l'habiller le plus vite possible. C'est une véritable lutte de lui mettre body, pantalon, haut...
Pour le change, on n'a pas trop le choix, et puis, le pipi sur le tapis, je préfère éviter, si possible. Elle commence à aller sur le pot, mais c'est pas du tout encore ça.
Quant à la sieste et au coucher... Il y a une certaine évolution, hein: elle est capable de s'endormir seule, et surtout, on ne lui donne plus le biberon dans nos bras, pour ne pas qu'elle s'endorme en le buvant. On veut qu'elle s'endorme dans son lit. Du coup, elle commence à prendre des habitudes qu'elle n'avait pas avant: elle réclame une tétine, alors que jamais jamais elle ne s'en servait avant. Ceci étant dit, à la crèche, elle n'en a pas besoin. Mais ça me saoule, j'aurais tellement préféré qu'elle suce son pouce (comme moi! (j'ai arrêté, hein (mais c'est ma madeleine))). Et ça ne l'empêche de pas de nous réclamer: on doit rester avec elle soit jusqu'à ce qu'elle s'endorme, soit jusqu'à ce que l'on en ai marre et qu'on finisse par quitter la chambre malgré ses appels (elle s'endort quand même deux minutes plus tard, et on se dit qu'on aurait dû quitter la chambre depuis longtemps).
De manière générale, elle est différente à la crèche: très docile, elle commence même à manger seule et de plus en plus de choses. Elle commence aussi à s'affirmer, pour notre plus grand plaisir, et à dire NOOOOOON aux enfants qui l'embêtent. Je vous rassure, elle ne tape personne (c'est drôle parce qu'après tout ce que j'ai dit dans mon précédent message, je me rends compte que ce n'est pas du tout son genre de taper; et je crois que ça n'arrivera pas (à part ses parents, mais ça, je crois que c'est une autre histoire)). Elle reste douce. A la crèche.
Parfois, je me demande si ma bichette d'avant ne me manque pas un peu; elle était plus calme et moins pénible. Mais je sais qu'elle n'est pas loin, et surtout, je suis tellement heureuse qu'elle s'affirme, qu'elle trouve sa place dans le monde!
Je sais qu'elle se construit, et ça me fait extrêmement plaisir.